v cinema colisée

ᐃ Accueil sommaire ᐅ page 62
Travaux manuels et Technologie (1)


S’il est une discipline qui a subi des bouleversements, c’est bien celle-là.

Dans les années 60, enseigner les travaux manuels, dans un collège rural, était souvent un simple complément de service.
M. x doit encore 3h d’obligations horaires. Que lui confier pour compléter son service ? du dessin ? de la musique ? du sport ? Des travaux manuels ?

Nous avions acheté des établis, quelques rabots, scies…, des cutters…
Après des stages de cartonnage CEMEA, nous pouvions apprendre à nos élèves à confectionner des chemises à rabats, des classeurs à anneaux…
Pour les classes de 6ème et 5ème de Transition et pour les 4ème et 3ème Pratiques, nous avions réservé un bâtiment préfabriqué double pour les travaux manuels garçons, essentiellement menuiserie, quelques montages électriques, poterie (nous nous étions équipés de fours)…

Pour les filles, nous avions acheté des cuisinières, des meubles-éviers, quelques machines à coudre…

L’atelier complémentaire

Cet équipement a pour nous été une aubaine.
L’éducation manuelle et technique devenait une matière à part entière.

André Tonnelier, ancien maître de classe pratique avait alors suivi la formation au centre de Charleville- Mézières pendant deux années scolaires pour se former à ses nouvelles fonctions (PEGC EMT ou PEGC 13).
Une dotation très généreuse.

Pour équiper nos locaux neufs, l’UGAP (Union Groupements d’Achats Publics), nous avait fait livrer des caisses de matériel.

Nous n’en attendions pas tant.
Ainsi, nous avions reçu un moteur complet d’automobile d’un poids considérable, emballé dans une énorme caisse en bois.

On nous dotait d’une panoplie de tous les outils de mécanicien auto, d’un matériel de soudure, de ferronnerie (pour la forge), de tout l’outillage de maçon et de plâtrier, de menuisier, de peintre, d’électricien… Un outillage que tous les artisans locaux ne possédaient pas !

C’était trop. Et malheureusement, avant même le déballage de cet outillage, de nouvelles instructions avaient radicalement modifié les programmes.
Des instructions nous ont indiqué comment retourner cette dotation à l’envoyeur. Joli gâchis scandaleux!








Pour la mécanique auto, il avait été demandé de prévoir une large porte avec tablier roulant permettant l’entrée d’un véhicule automobile et de lourdes charges.

Désormais inutile ! De même pour la forge, de même pour les cabines bâtiment.

Dommage, l’idée me plaisait bien.

Chaque élève devait disposer de sa cabine de travail.
Les poteaux en béton étaient censés servir aux élèves à terminer des cloisons en briques ou en parpaings (démontables en fin d’exercice).
Une arrivée et une évacuation d’eau permettaient d’installer un lavabo ou un évier.
Un branchement d’électricité permettait l’installation électrique de la cabine (éclairage, prises…).
Les cloisons pouvaient être plâtrées, puis peintes ou couvertes de papier peint…

Beau programme… désormais obsolète !

Par contre, avec le produit de la taxe d’apprentissage, nous avons installé une scie ruban, une raboteuse dégauchisseuse pour la menuiserie et une machine à commande numérique pour le travail des métaux ou des matériaux plastiques.

André Tonnelier ayant déménagé à Dormans avait été remplacé par David DEVOS, jeune professeur certifié qui allait passer les épreuves pratiques très prochainement.
L’IPR venu le voir m’en a dit le plus grand bien.

David était particulièrement sympathique, sérieux et tenait sa classe fermement mais avec bienveillance.

J’avais alors téléphoné à Mme SIGNORET, que j’avais bien connue à l’Inspection Académique où, pendant plus de dix ans, elle avait dirigé le service scolarité (qui nous attribuait la Dotation Horaire Globale).
Après la décentralisation, elle était désormais chargée des finances au Conseil Général.

Elle nous a alors généreusement dotés en nous déclarant établissement pilote en technologie pour la Marne !
Les bonnes relations nous ont bien servi. Faut-il s’en offusquer ?