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Septembre 1961, création du collège de Montmort(2)

Mais notre travail ne se limitait pas à enseigner des disciplines car nos premiers élèves arrivaient, par le car de 8h et les derniers ne repartaient que par celui de 18h30…Pas de surveillant…

Nous avions charge d’élèves entre midi et 14 h. Soit 10 heures continues, chaque jour, en présence des élèves.

Bien entendu, il n’y avait pas de cantine. Nous emmenions les jeunes déjeuner au restaurant du Cheval Blanc (alors particulièrement réputé dans la région) On y mangeait fort bien pour 3.20 F/repas (3 entrées, plat principal, fromage et dessert) ! Suite aux repas de chasse du restaurant, on nous servait souvent du gibier. Il fallait même alors veiller à ne pas prendre trop de poids !

Entre 17 h et 18h 30 nous préparions nos cours en surveillant les études des élèves du matin et du soir, regroupés dans la grande salle de la Mairie.

Nos élèves vivaient, comme nous des journées interminables.

Qui, de nos jours, accepterait ces charges (10 h de travail/jour minimum) pour un maigre traitement d’instituteur ?

Mais nous nous sentions pleinement impliqués dans notre petit collège, comme chez nous, en famille.

Nous considérions nos élèves comme nos enfants.
Ils nous étaient d’ailleurs entièrement confiés toute la journée, ce qui imposait une confiance réciproque.

Cette évocation de notre vie au collège me fait penser au récit de deux collègues, directeurs de CEG voisins (Montmirail et à Fère-Champenoise) qui avaient enseigné en Afrique et avaient commencé par construire leur école, y compris avec des tôles, dans la brousse, avec leurs élèves et leurs parents !

Une expérience unique et enrichissante. Bien loin de la préoccupation actuelle des enseignants de nos villes !

A la rentrée suivante, nous étions 4 professeurs pour 3 classes (6ème à 4ème). Puis, chaque année, nous ajoutions une classe et de nouveaux enseignants.