ᐃ Accueil sommaire ᐅ page 9
Le Certificat d’études

« Le Cantonnier » (responsable pour le canton) devait organiser un repas convivial à l’auberge du Cheval Blanc le jour de la conférence pédagogique et le jour du Certificat d’Etudes Primaires (le  CEP (ou Certif »).

Il avait également la charge de préparer l’examen au chef-lieu de canton.
Le CEP jouissait, dans les familles, d’une grande notoriété.
C’était, pour ainsi dire, le baccalauréat de l’époque.

Les instituteurs de Fin d’études et le Cantonnier organisaient, entre eux, un ou deux certificats blancs.
Le jour de l’examen, les membres du jury venaient d’un canton voisin (Montmirail ou Vertus).

La double correction était de rigueur. Ce qu’on ne pratique plus pour les autres examens…

Les deux ou trois meilleurs élèves étaient honorés publiquement par les parents d’élèves et les élus, réunis à la fin de l’examen pour la proclamation solennelle des résultats et la remise des diplômes, présidées par l‘Inspecteur Primaire de Sézanne.

Le Conseiller Général du Canton et les Maires présents leur remettaient des livres de prix.
Le journaliste de l’Union (journal local) était là et rédigeait un article à la gloire des lauréats. Dans certaines familles, le diplôme était encadré et mis en valeur dans la salle à manger…

Les épreuves du CEP comportaient, le matin :

• une dictée suivie de 3 questions (intelligence du texte et grammaire ).
5 Fautes entrainaient une élimination de l’examen). Les anciens attachaient une grande importance à l’orthographe.

• Une composition de calcul : 2 problèmes de vie pratique. Le 0 était éliminatoire).

• Une rédaction se rapportant à l’expérience personnelle de l’élève ( 50 mn )+ notation de l’écriture. Une belle écriture était un signe de distinction et d’amour propre.

• Interrogation orale sur deux questions de sciences (20 mn).

• Interrogation de 20 mn en Histoire et Géographie. On devait connaître les départements français avec les Sous-Préfectures, savoir dessiner nos fleuves avec affluents, nos colonies…

Et l’après-midi :

• un exercice de dessin ou de travail manuel (pour les filles, exercice de couture ou d’ornement)
• La lecture de texte
• L’épreuve de chant, d’exécution instrumentale ou de récitation.

Jusqu’en 1965…1968, des élèves de familles modestes restaient encore à l’Ecole du village, jusqu’au Certificat.
Nos élèves de 5ème ou 4ème passaient également cet examen.

Pour qu’ils ne soient pas défavorisés par rapport à leurs camarades primaires, nous les préparions aux épreuves, en particulier en Calcul (problèmes de robinets ou de trains qui se croisent ou se dépassent…), que nos élèves de 3ème auraient du mal à résoudre ,Histoire, Géographe (les Départements, les fleuves, l’Outremer), Sciences (le moteur à explosion, les engrais la puériculture…), travaux manuels (menuiserie, montages électriques, va-et-Vient…), chant (la Marseillaise, le Chant du Départ)…

A la dictée, les collégiens n’étaient pas toujours les meilleurs. Nos élèves rivalisaient avec leurs anciens camarades encore écoliers… Le Certificat a perduré jusqu’en 1989 mais tous ne souhaitaient plus s’y présenter. Nous l’avons néanmoins maintenu pour les volontaires (souhait des familles).

Fin d’une époque révolue.L’influence du Syndicat National des Instituteurs (SNI)