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Mon intérim à Fère-Champenoise


Je connaissais bien Gérard Chapelet depuis de nombreuses années, au collège d’Esternay puis à Fère-Champenoise.
Nous nous téléphonions régulièrement.

Lorsqu’il est tombé malade, sa secrétaire m’appelait quand elle avait besoin d’un conseil (nous nous connaissions pour avoir effectué plusieurs stages d’utilisation des nouveaux logiciels administratifs).

Lorsque l’absence s’est transformée en congé de longue durée, l’Inspecteur d’Académie m’a proposé d’assurer l’intérim. Ainsi, pendant près de 6 mois, j’ai fait chaque jour le trajet Montmort- Fère Champenoise (25 km).

Les collègues de Fère étaient sérieux et sympathiques.
Je n’ai pas rencontré de difficultés particulières, sinon un travail doublé.
J’avais profité de mon passage pour faire désamianter des locaux et pour équiper le hall de casiers d’élèves, réalisés par des artisans locaux.

A la rentrée, le congé de Gérard est devenu congé de longue durée et l’Inspecteur d’Académie a nommé Guillaume… un maître auxiliaire suppléant.
Je l’avais connu lorsqu’il était adjoint à Romilly et l’ai aidé à s’installer à Fère, qui m’était familier.

L’intérim a rapidement commencé dans la méfiance puis même de la défiance.
Guillaume ignorait complètement Gérard Chapelet. Il ne lui rendait jamais visite.
Un grave incident m’avait suffoqué.
Lorsque Gérard avait voulu reprendre du service, Guillaume avait refusé de lui rendre son bureau et lui avait installé une table dans une salle désaffectée…
Quelques jours plus tard, une grande banderole avait été déployée dans la cour avec l’inscription « NON au RETOUR du FOU ! » et Guillaume l’avait laissée en place plusieurs jours.

Scandaleux  et révoltant!

Au collège de Fère, j’avais retrouvé Claude Hardy, un ancien camarade de classe de l’EN (prof, Maire et Conseiller Général).

J’ai repris contact avec lui à l’occasion d’une épouvantable nouvelle qui avait endeuillé le collège.
Brigitte MOREAU, la secrétaire (discrète, particulièrement consciencieuse, efficace et estimée de tous) avait été tuée dans un accident de voiture, en traversant la RN4 pour se rendre chez elle.
Elle faisait le trajet quatre fois par jour.
Comment, au stop, a-t-elle pu ne pas voir la voiture qui arrivait sur la nationale ?

J’avais été chargé de l’enquête REAGIR par la préfecture. La RN4 est un axe très accidentogène.

Avec Claude Hardy, nous avons décidé de réagir fermement à cette situation et, après une étude minutieuse, avons monté un dossier pour demander à l’Etat de créer un pont au-dessus de la nationale, évitant tout croisement de véhicules.
J’avais invité Claude à appuyer ma demande de rapporteur de l’enquête devant le Conseil de Sécurité.
Il était maire et conseiller général et son avis serait écouté avec attention.

Le Préfet nous a approuvés et un pont a été construit.