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Prologue : Pourquoi cette brochure ?

Pratiquement, avec Lise, mon épouse, nous avons passé l’essentiel de notre vie professionnelle au collège de Montmort, contrée profondément rurale, que la plupart de nos jeunes collègues chercheraient à fuir absolument, s’ils y étaient nommés.

Nous y sommes restés surtout parce qu’en Octobre 1981, notre fille Catherine, brillante et radieuse étudiante de 18 ans, a été écrasée, tout près de la maison, par un chauffard ivre et qu’elle repose désormais au cimetière communal.

Nommé en Septembre 1962 à ce poste, dès la fin des années 70, j’avais obtenu l’ancienneté et la notation suffisantes pour obtenir une mutation dans un poste plus attrayant.

A chaque visite, l’Inspecteur d’Académie m’y encourageait.

Mais, avec Lise, mon épouse, nous nous sentions bien intégrés dans ce collège que nous avions créé. Nous apprécions l’estime des parents d’élèves, des élus (certains étaient des amis) et la confiance des élèves.

Une foule émue, solidaire et généreuse nous avaient entourés, lors du décès de Catherine.

Cela, en retour, mérite bien reconnaissance  et dévouement!

Faute de logement de fonction, nous avions fait construire la maison que nous habitons toujours.
Cette maison et un large cercle d’amis nous ont également convaincus de rester à Montmort.

37 ans constituent sans doute un record de stabilité: pratique inimaginable de nos jours où la mobilité est devenue règle.

Cet enracinement nous incitait presque à considérer ce collège comme privé.

Anecdote : lorsque nos petits enfants sont allés au Lycée d’Epernay, leurs camarades leur demandaient « Ah, tu t’appelles Lavoux ? Comme le collège de Montmort ? ».De quoi sourire !

Depuis la retraite, nous avons évité de retourner au collège pour ne pas nous incruster et gêner nos successeurs.

Aujourd’hui, je constate que les professeurs actuels, jeunes et en début de carrière, se renouvellent de plus en plus rapidement et n’ont nullement envie de s’implanter dans ce milieu rural.
Ainsi, ils ne connaissent que superficiellement les lieux où vivent leurs élèves, l’activité de leurs parents et l’histoire de leur environnement et de leur lieu d’activité professionnelle.

Il est loin le temps où les instituteurs s’installaient à vie dans leur poste, habitaient le logement de fonction, occupaient le poste de secrétaire de mairie, s’impliquaient dans la vie communale pour vivre en symbiose avec la population locale.

Faut-il le regretter ? Certes pas. On a simplement changé d’époque !

Néanmoins, il se peut que certains trouvent un intérêt à connaître l’histoire de leur établissement.

C’est pourquoi je souhaite laisser une trace des premières années du collège…

Quelle autre mémoire pourrait encore s’en charger ?

Peut-être que l’Association du Patrimoine local y trouvera quelques détails utiles à ses recherches d’informations!

Puisse ce regard sur ce demi-siècle passé aider nos collègues à mieux s’approprier notre environnement.

Voici simplement les raisons qui m’ont incité à relater ces souvenirs épars. Je n’ai pas cherché à rédiger un mémoire exhaustif et construit, pas même un document d’archives, mais simplement un récit anecdotique de ces premières années du collège, de 1962 à 1998.

Depuis, 20 ans se sont écoulés. Que de nouvelles  inconnues?
J’invite nos successeurs à prolonger cette mémoire.

je souhaite bonne chance avec d’agréables moments aux élèves et aux enseignants qui fréquenteront et feront vivre le collège de Montmort-Lucy.